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LES DIFFICULTÉS DE LA NARRATION ÉPISTOLAIRE D’UNE EXPÉRIENCE PERSONNELLE ANALYASE DE PRODUCTIONS
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Mô tả chi tiết
Université Nationale de Hanoï
Ecole supérieure de Langues étrangères
Département des Études post-universitaires
§ÆNG THÞ VIÖT HOµ
LES DIFFICULTÉS DE LA NARRATION ÉPISTOLAIRE D’UNE
EXPÉRIENCE PERSONNELLE
ANALYASE DE PRODUCTIONS D’ÉTUDIANTS VIETNAMIENS DE
PREMIÈRE ANNÉE ET PROPOSITIONS DIDACTIQUES
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MÉMOIRE DE MASTER
SPÉCIALITÉ : diDACTIQUE DU FRANAIS LANGUE ÉTRANGÈRE
code : 05.07.02
SOUS LA DIRECTION DE : Madame NGUYÔN V¢N DUNG
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Nous tenons à remercier sincèrement Madame NGUYEN Van Dung pour avoir
accepté de diriger notre travail de recherche, pour son dévouement, son
encouragement et ses conseils précieux, sans lesquels nous ne saurions pas mener à
bien notre projet d’étude.
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INTRODUCTION
La narration fait penser presque tout de suite à la fameuse structure situation
initiale, élément déclencheur, péripéties, résolution, situation finale, présentée pour
la première fois par PROPP depuis des dizaines d’années. Pourtant, nous constatons
que le schéma narratif et le schéma actanciel ne peuvent être bien exploités dans la
classe de langue qu’au niveau avancé. A ce point-là, la narration est critiquée d’être
trop scolaire, peu pratique. Laissons à côté les romans, les nouvelles, les contes, les
fables….au niveau débutant-élémentaire, les pédagogues du français langue
étrangères veulent faire apprendre à écrire les bibliographies, le journal intime, le
fait-divers, la narration des expériences vécues. Il s’agit donc des genres narratifs à
caractère didactique qui ne possèdent pas toujours d’élément déclencheur, ni
transformation entre la situation initiale et la situation finale ni leçon morale. Mais ils
sont pratiques. Or, selon les objectifs du CECR (Cadre Européen Commun de
Référence pour les langues), l’apprenant d’une langue étrangère doit être capable de
réaliser des tâches, soit de se débrouiller dans la communauté de la langue cible.
Revenons à la narration, elle devient un écrit fonctionnel quand elle est insérée dans
une lettre. Tout apprenant aura des amis francophones à qui il raconte leur vie, leur
habitude, leurs études…. C’est dans cette option que la narration épistolaire d’une
expérience vécue occupe une place incontournable dans beaucoup de méthodes de
français du niveau débutant-intermédiaire ainsi que dans les épreuves des diplômes
du Delf niveau A2- B1.
Nous avons choisi la narration épistolaire d’une expérience vécue non
seulement parce qu’elle fait partie du contenu essentiel du parcours d’apprentissage
de français, mais aussi parce qu’en général nos étudiants rencontrent des difficultés
dans l’expression écrite. Ils n’ont pas eu l’habitude d’écrire des textes au lycée. Il
arrive souvent que les étudiants se demandent : Qu’ écrire? devant tel ou tel sujet.
Nous, en tant que professeur débutant, nous nous sentons aussi embarrassée à chaque
fois que nous avons cours d’expression écrite : Comment peut-on mener le cours de
façon efficace ? Comment va-t-on corriger les copies ? Comment faire progresser les
étudiants ? Que faire pour motiver les étudiants… ? Ces questions nous ont amenée à
faire ce travail de recherche dans lequel nous comptons révéler les difficultés
rencontrées par des étudiants dans la production écrite du genre cité ci-dessus. Nous
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allons ensuite nous baser sur ces difficultés pour proposer des mesures visant à aider
les étudiants à les affranchir.
Notre mémoire se compose de trois chapitres:
- Dans le premier chapitre, nous allons construire un cadre théorique pour tout
notre travail de recherche. Nous aborderons les aspects théoriques de la production
écrite en langue étrangère ainsi que les caractéristiques de la narration en général et
celle d’une expérience vécue sous forme d’une lettre en particulier.
- Le deuxième chapitre montrera les difficultés rencontrées par les étudiants
grâce à l’analyse de cinquante copies d’étudiants et à l’enquête mené auprès de ces
étudiants -scripteurs mêmes. L’enquête révèlent en même temps ce que les étudiants
attendent du professeur et comment ils s’entraînent à la maison.
- Dans le troisième chapitre, nous nous baserons sur les deux premiers chapitres
pour proposer les grandes étapes d’un cours d’expression écrite. Nous donnerons des
conseils sur la pratique de classe : la consigne, la correction…A la fin de cette partie,
nous présenterons une fiche pédagogique concrète sur une narration épistolaire
précise.
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PROBLÉMATIQUE
1. Pertinence de la recherche.
Dans la vie, on raconte beaucoup, on est même en contact permanent avec les
textes narratifs. En effet, dès l’enfance, à partir de deux ou trois ans, les enfants
adorent écouter les récits, les légendes, les contes de fées. Les enfants qui aiment les
récits ont une meilleure imagination par rapport à ceux qui n’y ont pas accès. Puis, à
l’école ou dans la vie professionnelle, il arrive souvent qu’on doive raconter ce qu’on
a fait. On lit des romans, des nouvelles pour s’instruire ou tout simplement pour se
détendre, on lit aussi des reportages, des faits divers pour s’informer-ce qui est
indispensable dans cette vie moderne, à rythme accéléré. Vu l’importance de la
narration, de nombreux linguistes et didacticiens y ont consacré leurs temps et
efforts. A citer des études de d’A-J GREIMAS, d’E. BENVENISTE, de V. PROPP,
et de J-M. ADAM.
La narration tient donc une place importante dans le programme de français
langue maternelle. De même, dans l’enseignement du français langue étrangère, le
texte narratif prend une place non négligeable : biographie, autobiographie, faitdivers, journal intime, narration d’une expérience vécue…. Écrire ces genres narratifs
est alors une tâche essentielle dans l’apprentissage du français langue étrangère tant
qu’au niveau élémentaire qu’en niveau avancé.
Au Département de Langue et de Civilisation françaises, de l’Ecole supérieure
de Langues étrangères, l’ Université nationale de Hanoï, on exige qu’après la
première année, les étudiants puissent atteindre le niveau A2+ selon le CECR (Cadre
européen commun de référence pour les langues). Etant professeur responsable des
étudiants de première année, nous avons étudié les descripteurs des six niveaux
communs de référence présentés par le Conseil de l’Europe, en général, et ceux des
trois niveaux A1, A2, B1 en particulier. Selon ces descripteurs, le niveau A1 reste
encore très élémentaire, c’est pourquoi, il n’est pas encore exigé que le candidat
sache raconter mais à partir du niveau A2, niveau que nos étudiants de première
année doivent atteindre, la narration épistolaire des expérences de vie constitue une
partie incontournable dans les épreuves de l’expression écrite. Or, dans nos
exprériences de pratique de classe nous constatons bon nombre de difucultés
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rencontrées par des étudiants dans la production de ce genre d’écrit.
2. Objectifs de la recherche.
Comme professeure de langue, nous travaillons auprès des étudiants de
première année. Notre public est fort hétérogène. Il comprend une minorité des
étudiants issus des classes bilingues, très forts en français, possédant une parfaite
prononciation et un bagage linguistique solide, et une majorité ayant appris le
français selon une méthode traditionnelle centrée sur les exercices de grammaire. Ils
connaissent des règles grammaticales mais ils ne sont pas capables de produire ni à
l’écrit ni à l’oral. Enseigner à public tellement hétérogène constitue pour nous un
grand défi.
Ensuite, dans une classe, un professeur doit travailler avec une vingtaine
d’étudiants. Il n’y a qu’un cours de production écrite (90 minutes) par semaine. Faute
de temps, le professeur ne peut faire qu’une correction collective. Il en résulte que les
étudiants timides ne comprennent pas leurs fautes. Ils n’osent pas demander
l’explication au professeur, donc, ils ne peuvent pas faire de progrès.
Cette contrainte de temps et l’hétérogénéité du public ont rendu
l’enseignement de l’expression écrite peu efficace. Cette recherche vise donc à
améliorer cette situation mais dans le cas d’un mémoire de fin d’études, nous ne
pouvons pas englober l’enseignement de la production écrite dans tous les genres de
textes. Nous avons donc choisi le cas de la narration épistolaire d’une expérience
vécue.
Cette étude a pour but de définir les difficultés rencontrées par les étudiants
de première année et les mesures à prendre pour les aider à améliorer leur capactité
de raconter sous forme d’une lettre. Une fois que la recherche aura réussi, nous allons
appliquer le modèle d’études aux autres genres de texte.
3. Méthodologie de la recherche.
Il s’agit ici, d’abord d’une recherche à caractère descriptif. Nous allons tracer
les modèles du processus rédactionnel et les caractéristiques du texte narratif en
général et ceux de la narration épistolaire d’une expérience personnelle en particulier.
Dans le deuxième temps, nous allons demander aux étudiants d’écrire une lettre
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à dominante narrative, nous les collecterons et puis nous mènerons une démarche
analytique pour déterminer les difficultés, les erreurs, les fautes commises par la
plupart des étudiants. Nous aurons aussi recours à la technique d’enquête par
questionnaire pour dévoiler les difficultés auxquelles l’apprenant doit faire face lors
de leur production d’une narration. En comparant les deux résultats, nous espérons
avoir une recherche fiable.
Dans le troisième temps, nous allons proposer des applications méthodologiques
pour un meilleur enseignement de la narration écrite d’une expérience personnelle.
4. Questions de recherche.
Nous envisagerons de répondre à des questions suivantes:
1. Quelles sont les difficultés rencontrées par les étudiants vietnamiens de
niveau élémentaire dans la narration épistolaire d’une expérience personnelle ?
2. Les étudiants conçoivent-ils leurs difficultés?
3. Quels dispositifs mettre en place pour les aider à surmonter ces difficultés ?
5. Hypothèses de recherche
1. Les étudiants vietnamiens rencontrent des difficultés dans l’emploi des
temps verbaux, des indications de temps et dans le choix du lexique. Ils ne respectent
pas les indices d’une lettre.
2. Ils conçoivent bien leurs difficultés.
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Chapitre I: CADRE THEORIQUE
Introduction
Dans ce premier chapitre nous allons traiter deux types de théorie
Le premier type de théorie s’inscrit dans la production écrite. Nous allons
d’abord présenter sa place dans les différentes méthodes d’enseignement du français
langue étrangère afin d’examiner la place que nous accordons à la compétence écrite
dans notre enseignement actuel. Nous parlerons ensuite des processus rédactionnels
en pensant pouvoir élaborer un bon cours d’expression écrite une fois que nous
aurons bien compris les opérations mentales des apprenants lors de leur production.
Cette théorie nous aidera à mieux comprendre nos étudiants en tant qu’apprenantscripteur en langue étrangère. Elle constituera un socle important lors de notre
rédaction des fiches pédagogiques dans la partie des propositions didactiques.
Le deuxième type de théorie traite le deuxième élément de notre sujet : la
narration en générale et la narration épistolaire d’une éxpérience vécue en particulier.
1. LA PRODUCTION ÉCRITE
1.1. La place de la production écrite dans l’enseignement du FLE
Pour avoir un point de vue général de la place de la production écrite dans
l’enseignement du FLE, nous allons le faire selon l’ordre chronologique depuis la
méthode traditionnelle jusqu’aux approches communicative et cognitive qui sont en
vogue ces dernières années. Cette présentation se base essentiellement sur celle de
CORNAIRE et RAYMOND (1999).
a) La méthode traditionnelle (méthode grammaire-traduction) est appliquée à
l’étude des langues vivantes dès la fin du XVIe siècle. Après avoir connu un grand
succès au XIXe siècle, elle reste fréquemment utilisée dans les pays de culture
européenne et en Amérique du Nord jusque vers les années cinquante. Cette méthode
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met l’accent sur l’enseignement de la grammaire, de manière à accorder la priorité à
la pratique de la lecture et de la traduction de textes littéraires. On ne peut pas dire
que cette méthode n’est pas centrée sur l’écrit mais il s’agit d’un écrit littéraire. Les
activités écrites proposées en classe de langue consistent à traduire en langue
maternelle un texte en langue étrangère et vice versa. Les exercices d’écriture portent
sur des points de grammaire à faire acquérir aux apprenants (ordre des mots dans la
phrase, élaboration d’une phrase simple ou complexe, etc.) Il n’existe aucune
situation où l’apprenant est appelé à faire un usage personnel de la langue écrite. Par
conséquent, cette méthode sert à former de bons traducteurs de textes littéraires mais
non pas des rédacteurs compétents dans la langue cible.
Bien que cette méthode date des années cinquante elle reste encore appliquée
dans l’enseignement secondaire au Vietnam. Pourtant, il ne s’agit pas vraiment de la
méthode grammaire-traduction, mais d’un de ses aspects. Les apprenants
commencent à apprendre le français en première année de collège ou de lycée. Ils
apprennent à bien faire des exercices grammaticaux : conjuguer des verbes aux temps
et modes corrects, bien utiliser des articles, des phrases passives…Ils doivent aussi
s’entraîner en compréhension écrite : lire un texte et répondre au questionnaire
donné. Cet apprentissage a pour un seul but de réussir le concours d’entrée à
l’université dont l’épreuve comprend des exercices de grammaire et de
compréhension écrite. Le résultat est alors pessimiste : les apprenants ne savent pas
produire des textes oraux ni écrits, ils ont aussi des difficultés importantes dans la
compréhension orale.
b) La méthode audio-orale est née pendant les années cinquante. Cette
approche accorde de l’importance à l’oral. La méthode est d’abord intégralement
phonétique, l’apprenant doit imiter parfaitement les énoncés entendus, c’est-à-dire en
reproduire intégralement les sons, le rythme et l’intonation. Ce n’est qu’après une
soixantaine d’heures de cours que l’on croit pouvoir passer à la langue écrite par la
dictée, qui, une fois terminée, devient un nouveau prétexte pour revenir aux sons
parce qu’on demande aux apprenants de lire à haute voix les phrases qu’ils viennent
d’écrire. Bien entendu, l’écrit n’est pas une préoccupation première de cette méthode.
On le considère comme un aspect peu utile, la langue est considérée avant tout
comme un moyen de communication orale. Les exercices d’écriture consistent à faire
des dictées, ils ne permettent pas à l’apprenant à se débrouiller quand il a affaire à des
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situations de communication concrètes, écrire une lettre formelle ou demander un
service, par exemple.
Cette méthode n’est pas appliquée au Vietnam parce qu’elle exige un
équipement qui est toujours difficile à obtenir dans notre pays en voie de
développement
c) Vers les années soixante, la méthode SGAV commence à perdre du terrain :
les apprenants, en présence d’interlocuteurs de la langue cible, ne savent pas utiliser
les structures apprises en classe. L’approche communicative propose alors des
moyens qui vont permettre de satisfaire leur besoin de communication. Sur le plan de
la recherche, les travaux de Hymes (On commucative competence) aux Etats-Unis et
ceux d’un groupe d’experts du Conseil de l’Europe (Un niveau-seuil) ont proposé
une nouvelle conception de la didactique des langues. Selon cette approche, la langue
est un instrument de communication et surtout d’interaction sociale. Il en résulte que
les contenus à enseigner doivent être déterminés en fonction des besoins de
communication des apprenants et non selon des éléments linguistiques préétablis, la
connaissance des structures d’une langue constitue une condition nécessaire mais non
suffisante pour communiquer. Dans ces circonstances, l’écrit prend son importance
et les besoins communicatifs prennent aussi des formes variées : rédiger une note de
service, donner des indications par écrit, etc.
Cette approche est en train de prendre son essor dans l’enseignement du
français au Vietnam. Dans presque toutes les écoles supérieures de langue, les quatre
compétences sont bien prises en compte. Les méthodes choisies pour l’enseignement
suivent cette approche : Panorama, Tempo, Campus, Taxi, Studio et récemment Tout
va bien !...De même, dans notre Département, l’enseignement est axé sur la méthode
Tout va bien !. (à partir du janvier 2007), et l’examen se déroule en quatre
compétences : la compréhension écrite, la compréhension orale, la production écrite
et la production orale. Pourtant, le passage du lycée à l’Université, de la méthode
grammaire-traduction à l’approche communicative constitue une grande difficulté
pour les étudiants. Plusieurs nous ont confié leurs inquiétudes et leurs stress : ils ont
peur d’écrire parce qu’ils n’arrivent pas à faire des phrases correctes, ils ont peur des
cours de français parce qu’ils ne comprennent pas les professeurs qui ne parlent
qu’en français pendant le cours.
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